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La prosopagnosie : quand le cerveau ne reconnaît pas les visages

Imaginez un univers de science-fiction dans lequel le personnage principal souffre d’une pathologie le plaçant dans l’incapacité d’identifier formellement un individu à son visage. Il le voit, l’entend, mais découvre à chaque fois son visage comme celui d’une personne inconnue. Terrifiant n’est-ce pas ? D’autant que cette maladie n’est en rien de la science-fiction mais constitue ni plus ni moins que le quotidien de quelqu’un souffrant de prosopagnosie.

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Une bien étrange maladie

La prosopagnosie (du grec « prόsōpon », visage et « agnōsía », ignorance) est un trouble visuel entraînant la non reconnaissance des visages par le cerveau. Pathologie pouvant être innée ou acquise (j’y reviendrai un peu plus tard), elle empêche de déterminer avec certitude si la personne en face de soi est connue ou non, en se basant uniquement sur les traits de son visage.

Elle toucherait environ 2,5% de la population mondiale. Un chiffre à prendre cela dit avec des pincettes puisque déduit à partir d’une seule étude portant sur un nombre de sujets restreint. Vous connaissez cependant j’en suis sûr au moins au moins une personne qui en est atteinte. Non, vous ne voyez pas ? Dans ce cas je vous invite à cliquer ici.

Néanmoins, et c’est toute l’ironie de cette maladie, l’individu atteint dispose, pour le reste, d’une vue tout à fait normale. De même, d’autres moyens sont à sa disposition pour lui permettre d’identifier quelqu’un :

  • Taille, corpulence générale
  • Démarche, style vestimentaire
  • Coiffure, barbe, moustache
  • Piercing, tatouage, tache de naissance
  • Lunettes, bijoux

Comme mentionné un peu plus haut, la prosopagnosie (ou trouble de reconnaissance des visages donc… mais c’est plus long) est directement liée à un dysfonctionnement du cerveau. Mais pour bien comprendre cela, effectuons un léger retour en arrière pour essayer de voir comment ce dernier procède en temps normal pour reconnaître, immédiatement et sans effort, un visage.

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Le cerveau, ce surhomme

Cela ne vous échappera pas, notre cerveau effectue sans arrêt un certain nombre de tâches très complexes sans que l’on s’en rende compte (heureusement pour nous d’ailleurs). La reconnaissance des visages en fait donc partie.

Pour ce faire, le cerveau identifie plusieurs signes très concrets :

  • L’écartement des yeux
  • L’emplacement de la bouche
  • La taille et la forme du nez, des oreilles, etc.

Une fois cette première étape passée, il est alors capable de discerner très précisément les diverses expressions du visage. Une aptitude fort utile pour qui veut faire preuve d’un minimum d’empathie mais qui s’explique en réalité par le besoin vital pour l’Homme, de savoir si la personne en face de lui représente ou s’apprête à représenter un danger. Au risque de décevoir les plus philanthropes, nous ne sommes donc bien qu’un animal doué d’instinct parmi tant d’autres.

Les différents types de prosopagnosie

Face à cette pathologie aussi insolite qu’inquiétante, se pose une question essentielle : comment se retrouve-t-on atteint de prosopagnosie ? Ses causes restent encore aujourd’hui floues mais il est cependant possible d’en distinguer deux formes bien distinctes.

La prosopagnosie congénitale

Due à une malfonction de ce fameux processus de reconnaissance des visages vu plus haut, elle se déclenche dès la petite enfance et peut prendre un certain temps à être diagnostiquée. Selon certains scientifiques, elle pourrait se transmettre génétiquement.

La prosopagnosie acquise

Celle forme-ci découle d’une lésion cérébrale pouvant être causée, dans la majorité des cas, par un accident vasculaire cérébral ou un traumatisme crânien. Elle est d’ailleurs l’élément central du scénario du film Visages Inconnus (Faces en VO), avec Milla Jovovich ; le tout ayant bien entendu été exagéré pour le grand écran. Preuve une fois encore, que la réalité n’a rien à envier à la fiction.

Pathologie difficilement concevable pour un individu non atteint, la prosopagnosie intrigue autant qu’elle déconcerte. Mais elle a au moins le mérite de nous en apprendre toujours plus sur le fonctionnement de notre cerveau, organe décidément bien mystérieux.

"Léa les bons tuyaux" me surnommaient déjà mes camarades de classe à la fac. Ici, pas de chichis ni langue de bois, uniquement des informations croustillantes !

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