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Burnout : prévenir et guérir l’épuisement professionnel

Selon l’Organisation mondiale de la Santé, le burnout ou syndrome d’épuisement professionnel est caractérisé par « un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail ». De plus en plus observé ces dernières années, il touche en majorité les actifs des pays industrialisés, qui, exposés à un stress prolongé au travail, se désinvestissent ensuite de leur activité professionnelle. Je vous explique tout ce qu’il faut savoir sur le sujet !

Burnout

Le burnout, le mal de notre temps

Depuis le début des années 1990, on dénombre de plus en plus de cas de problèmes de santé psychologique au travail. Ces problèmes, dont le burnout fait partie intégrante, sont souvent liés à un stress chronique ressenti dans le milieu professionnel. Le manque d’autonomie ou de reconnaissance en est la cause principale. Le contexte productiviste actuel dans lequel l’hyperactivité est trop souvent valorisée n’améliore pas les choses, puisque la multiplication simultanée des tâches à réaliser en un temps limité est monnaie courante.

Cette surcharge de travail et d’informations que nous vivons au quotidien peut donc s’avérer de plus en plus compliquée à gérer, et provoquer un sentiment d’impuissance allant jusqu’au « décrochage ». Ainsi, des exemples dramatiques dans l’actualité sont le reflet de ce mal-être au travail, comme par exemple la vague de suicides de France Télécom de 2008- 2009.

Qui est susceptible d’être touché ?

Plus de 3 millions d’actifs sont aujourd’hui en risque élevé de burnout en France : nul n’est à l’abri d’un burnout, il touche les hommes comme les femmes, toutes professions confondues. En revanche, le profil psychologique commun des personnes touchées est à chercher dans leur comportement : elles sont souvent très engagées dans leur travail et leur entreprise, sont perfectionnistes au point de ne pas compter leurs heures, de sauter la pause déjeuner etc. Elles peuvent donc soudainement arriver à épuisement, et perdre le contrôle.

Selon une étude du cabinet Technologia (2014) les métiers les plus à risque seraient les agriculteurs (23,5 %) – je suis d’ailleurs très étonnée par ce résultat ! – puis les artisans, commerçants, dirigeants d’entreprise et les cadres (19,7 %) ; et enfin les professeurs, soignants (infirmiers, médecins), commerciaux, et les ouvriers (13,2 %).

Facteurs et signes avant-coureurs

« Le burnout est un processus et non un état » selon la psychologue Catherine Vasey, auteure de Burn-out : le détecter et le prévenir : son évolution est lente et insidieuse, il est donc souvent difficile de s’en rendre compte soi-même ainsi que d’en alerter son entourage, ce qui mène très fréquemment à un déclenchement brutal. Le sujet hyperactif s’épuise à la tâche et est donc surmené. Les premières manifestations du burnout généralement observées sont :

  • Une grande fatigue, des troubles du sommeil
  •  Une forte irritabilité, une agressivité, une perte de concentration
  • Des problèmes parfois physiques comme une sensation de pression respiratoire, des maux de tête et d’estomac

Puis, les répercussions d’un burnout peuvent se manifester dans tous les domaines de la vie : anxiété, dépression, troubles de l’alimentation, toxicomanie et même aller jusqu’à des pensées suicidaires ou passages à l’acte. D’autres troubles tels que l’obésité, les maladies cardiovasculaires et le diabète de type 2 peuvent aussi résulter d’une forte pression psychologique subie sur son lieu de travail.

Burnout

Quand et comment réagir ?

Il faut consulter le médecin du travail lorsque les premiers symptômes ne passent pas avec les vacances et empirent à l’approche de la reprise. Puis, il sera très important d’identifier « les lieux d’usure » pour tenter de les accepter et de les faire changer dans les limites du possible. Ces lieux ou situations – comme une tâche récurrente pénible voire inutile, ou encore un téléphone qui sonne constamment, un collègue qu’il faut assister etc. – peuvent en effet créer selon Catherine Vasey un sentiment d’impuissance, de lourdeur et de fatigue à vous vider de votre énergie.

Si toutefois le mal-être persiste, il est nécessaire de s’éloigner de l’atmosphère stressante du travail en posant un arrêt qui peut être plus ou moins long en fonction des cas. La thérapie comportementale et cognitive et la psychothérapie peuvent ensuite aider à se reconstruire, gérer son stress et à appréhender le travail sous un autre angle, ainsi que la pratique du yoga, ou encore le sport et les activités personnelles. Des médicaments sont parfois nécessaires (anxiolytiques, antidépresseurs) mais pas indispensables. Enfin, les formations de gestion du stress en entreprise se font de plus en plus nombreuses, en attendant une vraie solution de la part des employeurs qui doivent impérativement engager une réflexion sur l’impact crucial des conditions de travail sur le risque de burnout.

"Léa les bons tuyaux" me surnommaient déjà mes camarades de classe à la fac. Ici, pas de chichis ni langue de bois, uniquement des informations croustillantes !

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